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Complémentarité de l'art-thérapie dans les soins



L'art-thérapie fait le lien entre l'art et la thérapie dans le sens où il prend soin de la personne en utilisant différents supports artistiques pour l'aider à mieux vivre les moments difficiles de sa vie. L'art-thérapie ne se substitue pas aux traitements médicaux ou aux divers accompagnements tels que psychothérapiques ou éducatifs mais, en fonction des questions soulevées, elle peut inviter la personne à s'orienter vers d'autres alternatives ou s'impliquer plus efficacement dans son processus de guérison ou de mieux-être.



L'art-thérapie a ses spécificités et requiert un ensemble de compétences de la part de l'art-thérapeute: observation, sens de l'analyse, capacités d'évaluation, de synthèse, de créativité et d'adaptation, capacités de communication, une expérience de la relation d'aide et une technicité dans différentes pratiques artistiques pour proposer un accompagnement adapté et personnalisé opérant. Au delà de la technicité, l'art-thérapeute fera preuve de qualités humaines et d'un travail personnel pour éviter les problématiques liées au contre-transfert...


Pour évoquer la complémentarité avec les professions paramédicales, l'art-thérapie peut être recommandée par les médecins, les infirmiers, les kinésithérapeutes... Ce soin propose des espaces où la personne peut s'exprimer, communiquer, relationner pour prendre davantage confiance en soi, pour travailler son autonomie sur les plans sensoriels, cognitifs, psychiques et moteurs...La personne pourra se sentir davantage actrice de ses soins en dépassant les difficultés rencontrées liées à l'acceptation de traitements, aux symptômes, au handicap, à la maladie. Parce qu'elle implique le corps et l'esprit à travers le processus de création artistique, l'art-thérapie est une approche favorisant un soin global sans traiter directement sur les symptômes ou la problématique relevée.


Elle se distingue d'ailleurs de la psychothérapie davantage axée sur le verbal. Il est parfois difficile de mettre en mots les maux, comme le disait si bien J. Hamel et J. Labrèche dans leur livre "Art-thérapie : Mettre des mots sur les maux et des couleurs sur les douleurs " . Aussi l'art-thérapie, par la ou les dominantes artistiques utilisées, passera par une voie de contour pour favoriser le développement de la personne. C'est donc également un soin complémentaire aux soins psychothérapeutiques. Le psychologue, le psychothérapeute, le médecin psychiatre et l'art-thérapeute peuvent travailler en étroite collaboration lorsque le travail d'analyse en psychothérapie bloque ou encore qu'une situation en art-thérapie révèle une charge émotionnelle trop lourde. L'art-thérapeute veille et accompagne la personne pour qu'elle revienne dans ce processus de création en proposant des situations adaptées pour lui redonner de l'élan. Lorsque la partie verbale entrave dans la durée le processus de création artistique, le travail main dans la main avec le psychologue permet de redonner une dynamique dans la complémentarité des soins. L'idée est de permettre l'autonomie en évitant la dispersion dans une succession de thérapies non coordonnées et de bénéficier de regards nouveaux et suffisamment neutres pour garantir l'avancée du soin.


Le travail en art-thérapie peut également être complémentaire au travail des éducateurs car l'art-thérapeute travaille avec les parties "saines" de la personne, c'est-à-dire avec ses forces, ses ressources dont la personne a souvent peu conscience. L'art-thérapeute, moins impliqué que l'éducateur dans l'appropriation de l'espace physique, psychique et social de la personne, proposera davantage un espace-temps-neutre favorisant un "effet de levier" sur les capacités d'expression, de communication et relationnelle grâce au mode opératoire de la pratique artistique. Cette approche pourra donc répondre aux problèmes identitaires, de socialisation et d'insertion en oubliant le temps des séances le "statut" social ou les étiquettes données (ex: :demandeurs d'emploi, exilés, jeunes en décrochage scolaire, jeunes placés...). La personne pourra se construire ou se reconstruire dans cette neutralité et sans stigmatisation. Un très bon article illustre les problématiques d'exclusion où l'art-thérapie devient un lien pour se remettre en mouvement dans Entre errance et rencontre: une place pour l'art-thérapie? écrit par Martine Colignon dans VST - Vie sociale et traitements 2011/2 (n° 110), pages 124 à 132. L'auteur a d'ailleurs écrit un ouvrage récent sur Exclusion, précarité et médiation créatrice , Sortir du cagibi de la solitude, Érès, 2020.


L'art-thérapie est également complémentaire à d'autres professions telles que les orthophonistes comme vu dans un précédent article sur la dyslexie, les sages-femmes, les sophrologues et nutritionnistes...Je vous en reparlerai lors d'un prochain post. En attendant, vous pouvez toujours jeter un coup d'œil sur mon travail de mémoire sur "L'art-thérapie à dominante arts plastiques et arts corporels, une démarche de prévention, de soin et de soutien à la parentalité auprès de mères en situation de vulnérabilité" où j'évoque l'intérêt de la complémentarité des pratiques pour une prise en soin globale de la personne dans le chapitre 3.1.1.4 : "Une approche corporelle utilisant l'art dans le soin peut être complémentaire aux actions d'une équipe pluridisciplinaire" en pp.60 et 61.

Pour plus d'informations pour faire le lien entre nos pratiques professionnelles et vous aider à imaginer un projet commun auprès de vos publics, contacter Hélène Cabrera-Bégu, Art-thérapeute chez Art-vivance au 06 67 30 92 55 .




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